Un petit récit sur mon voyage humanitaire de 
deux mois avec FAM Togo, en 2020 

(Nicole Keller, infirmière)
Après de longues recherches sur internet, j’ai eu la chance de rencontrer Alice et Alicia autour d’un bon repas à Lausanne. J’ai tout de suite été enthousiasmée par leurs récits ainsi que le concept de Fam Togo. C’est une organisation comme celle-ci que je cherchais pour faire mon séjour humanitaire. Toute l’équipe est motivé et très investie, leur projet est durable et il implique les locaux.

Début février 2020, j’embarqué pour Lomé la capital pour ensuite prendre la route direction Kpalimé, en compagnie du Président de la Fondation et de sa compagne. Arrivée, j’ai été chaleureusement accueillie par toute l’équipe autour d’un bon repas typiquement togolais. À la fin du repas, on m’a emmenée dans ma petite maison où j’allais m’installer pour les prochains 3 mois. Un quartier très calme, situé à l’extérieur de la ville. L’endroit nous plonge directement au coeur de l’Afrique, on entend les femmes préparer le foufou, pâte typique qui accompagne leur plats; les poules et les chèvres se balade en toute liberté, des magnifiques oiseaux nous bercent avec le chant au réveil. Par contre, il y a aussi quelques habitants un peu moins plaisants. Tels que les lézards, les Gekos et les araignées ou j’ai dû apprendre à surmonter ma peur pour les chasser de ma chambre . Ma voisine Akos, une jeune étudiante, m’a aidée les premiers soirs où le courage me manquait d’affronter ces petits intrus.


Ensuite ma mission a commencé, tous les matins Modeste le médecin-assistant de la Fondation venait me chercher chez moi pour aller au village de Dunyo où se trouve le dispensaire. Le trajet dure une quarantaine de minutes. On traverse divers petits villages dont Konda et Adame. La route a déjà passé sa belle époque et les crevaisons ne sont pas rares. Mais le paysage est magnifique, la route traverse les plantations de café, de cacao et nous dévoile un paysage valloné. Les gens sont très accueillants et nous saluent toujours au passage. Quant aux enfants, ils étaient tous excités quand ils nous apercevaient et nous faisaient de grands signes en criant „Yoyo Bonsoir“, yoyo signifie blanc en Ewé.


Les premiers jours au dispensaire étaient très intense pour moi car l’on plonge un peu dans un autre monde, et ma pratique d’infirmière comme je la connais dans mon pays, la Suisse, n’a que peu de similarité avec le travail des infirmiers ici au Togo. Tant sur le point technique, relationnel et surtout de l’hygiène. Cela m’a pris un peu de temps pour m’adapter et comprendre comment eux fonctionnent. Pour moi, il était clair que l’on ne puisse pas appliquer toutes les règles telles que nous les appliquons en Suisse, entre autre par le manque de matériel. Le challenge est d’adapter les concepts au contexte, les échanges entre nous étaient très riche et ils étaient très curieux de savoir comment on fait les choses en Suisse. J’ai pris un moment à réfléchir à ce que je pourrais leur apporter suite au dialogue avec l’équipe du dispensaire, j’ai développé 3 objectifs sur lesquels je voulais travailler avec eux.


Le premier objectif était de revoir l’hygiène hospitalière, comme l’hygiène des mains ou les règle d’asepsie. Le second était de revoir les indications des différents matériaux de pansement et pour terminer on a décidé de trier les cartons de dons pour regrouper les matériaux, pour mieux les retrouver par la suite.


En plus du temps que je passais au dispensaire je pouvais accompagner un jour par semaine le Dr Jules au CHU de Kpalimé pour de l’assister au bloc opératoire. Pour moi c’est une expérience inoubliable. J’ai pu assister à diverses opérations dans le nouveau bloc opératoire rénové avec l’aide de FAM Togo. Jules s’est toujours donné la peine de m’expliquer les techniques opératoires et l’histoire du patient. J’ai appris comment économiser le fils par exemple tout en garantissant la qualité. Les choses ne peuvent pas être utilisées à volonté comme en Suisse. Le patient amène son kit opératoire, qu’il a acheté préalablement, avec les médicaments pour l’anesthésie ainsi que le matériel pour les pansements. C’est tout le matériel que l’on a à disposition.


Malheureusement, mon séjour a été écourté à cause de la pandémie du corona virus et j’ai dû rentrer après deux mois. On n‘a pas pu réaliser tous les objectifs. Mais l’hygiène des mains a été revue juste avant que le virus arrive à nous. Avec la pandémie, la notion d’hygiène à pris tout d’un coup une grande importance. J’ai pu aider l’équipe à mettre les mesures de prévention en place et élaborer une ligne de conduite. Durant mon séjour, nous avons pu trier les dons et réorganiser les zones de rangements. Concernant l’instruction des différents matériels de pansement, le temps nous a malheureusement manqué. Il me tient très à coeur de relever le fait que l’équipe médicale constituée par Modeste, Ebuva, Elodie et Patience font un travail incroyable. Ils sont très engagés et dévoués. Durant mon séjour, j’ai perçu que les gens leur font confiance et que, au-delà du médical, ils ont un rôle social, d’éducation et de prévention très important. Ils sont très engagés auprès des malades et essaient toujours de trouver une solution. Il arrive aussi qu’ils passent chez les malades, s’ils ne viennent pas à la consultation pour un contrôle important, par exemple pendant le traitement de plaies complexes où le suivi est essentiel. Le dispensaire de FAM Togo joue un rôle très important dans la région, il permet aux gens d’avoir accès à des soins de qualité même aux plus démunis grâce à nos dons. C’est pourquoi, je vais continuer à soutenir ce magnifique projet.
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